Cher Magic,
Voila une première calligraphie de tes réponses au jeu, cela prend du temps de répondre, mais je tiens à être en communion en cela, j'espère que tu saisiras le texte je te prie d'avance de ne pas me tenir rigueur si cela te semble confus, mais lis le à travers le fil d'or de ton être...sinon je suis là si tu as besoin d'éclaircissement...
Un jour, une amante lui a écris cela
Elle s’appelait Hisa
Il s’appelait Kameko, c’était un geisha homme,
J’ai perdu cela en oubliant de te lire librement :
Pourtant j’aime lire et écouter cette façon inimitable que tu as de faire sourdre l’invisible. Comme une perception accélérée de l’instant. Comme si la nature, tout soudain, prenait la parole à ta place, telle une extension de toi-même et des tes émotions.
On dit que le poète contemple la lune, ou serait ce l’inverse ? Vos deux visages se reflètent jusqu'à se confondre. Voilà le monde que tu offres pour ce qu’il est, en cet instant, un espace ou s’entretissent infiniment tristesse et beauté.
On pourrait te voir tel le poète que tu inities en toi, quelque chose d’achevé qui doit se révéler. Dans le même temps immuable, éternité qui déborde mais aussi le fugitif, l’éphémère qui traverse.
Tu pourrais être le Haïku qui tremble et qui scintille de la confrontation permanente entre le présent et l’infini.
Un minuscule aérolithe de modestie à l’échelle du cosmos.
Tu suspends tout en te jouant de la raison discursive qui tient lieu de béquille mais aussi avec une ambition souveraine, dire la réalité telle qu’elle est, tracer le territoire d’un aiguisement apaisé des formes et des sensations.
Multiple sans aucune conception à la base ou du moins volonté de l’être au point de ce qui se présente, de ce qui est là.
Tu n’es pas une essence en cet instant mais une dynamique, une énergie.
Et bien loin d’être asservi par un quelconque point de vue, tu es capable seul de trouver le point de vue ou un nouvel angle.
On dit que le monde vu par un papillon est plus réel que le nôtre !
Tu pourrais aussi t’interroger en abime sans pour autant en souffrir
Ai-je rêvé de l’amour, oui suis le rêve d’un amour ?
A moins que l’amour n’ait rêvé de moi qui rêvait de lui, ou bien aurais-je rêvé de l’amour qui rêvait de moi rêvant d’amour ?
Drôle et à la fois infini en toi, penses tu que cela soit le cas de l’amour en face de toi ? sourires
Tu es le singulier dont l’éclat irradie sans trêve. Tu ne conçois pas mais tu découvres. Mettant ta focale au service de ta progression libre.
Cette attention sans doute liée à ce principe bouddhique, s’il en est, participe aussi d’un souci constant du détail.
Combien de scènes observées, as-tu goûté, révélé comme à travers une haie magnifiée par quelques zooms consentis.
Ton attention se centre sur un ou deux détails qui vont te livrer la totalité d’un ensemble.
La partie devient le tout,
Des perspectives éclairantes s’organisent déjà, premier et arrière plan dessinent la conquête nouvelle.
Garder l’esprit comme un miroir, saisir et restituer ces instants ou tout te fais signe.
Maniant l’art de l’ellipse et du bref, par retranchement, par distraction, par dépouillement quelque fois. Et cependant animé par une exigence d’expression absolue, tu dénudes la femme jusqu’à sa moelle.
Pour révéler sans discourir.
Débordant le féminin, leur faisant dire ce qu’ils ne semblent pouvoir dire, gambadant toujours aux limites de celle-ci.
Et si cela t’apparaît comme l’expression vrai d’un vraie vertige, c’est sans doute parce que tu t’attaches à ciseler sans fin cette pure aporie : mettre en mots le féminin en silence.
Briêveté d’aimer car par delà tes limites tu t’accordes à ces confins.
C’est dans la rétention que ta forme de séduire trouve son amplitude, son humilité, sa compassion fait toute ta force.
Ses quelques syllabes que tu lui accordes en toi, ouvrent en toi un espace de naissance infinie que la lecture en amour échoue à épuiser.
Tu convoques la femme au plus vif, au plus vrai de sa palette sensible, pour la faire résonner, au sein d’un jeu constant entre contraction et extension.
Entre finitude et infinitude,entre systole et diastole, aimant partageant un même espace.
Ta qualité de présence vigilante peut modeler un partage d’état d’esprit.
Eveiller à l’attente, à une résorption rafraichissante et l’on peut enfin songer à entrevoir en toi, un certain foudroyant raccourci d’aimer,on dit que une telle nature ne comble rien, encore moins un ego ou un sujet car elle ouvre continûment.
Tu n’entends pas flétrir les choses en les fixant mais les effleure ou les faire affleurer dans une interrogation juvénile comme un peu ce lieu de fraternité qui a la saveur du monde et d’un consentement lumineux…
L’homme geisha sufficit que tu es m’y invite
Je continuerais en trois volets le premier tu viens de le lire, le prochain est celui de ton espièglerie en cela…
Bien à toi
Lolly